La Grande Ferme. Hommage à Bernard Réquichot (1962-1963), huile sur toile, 195 × 392 cm. Donation M. Daniel Cordier 1989, Inv. : AM 1989-277.
Conférence au Centre Pompidou (58 min 38 s)
« À partir de La Grande Ferme. Hommage à Bernard Réquichot (1962-1963), comment passe-t-on du “cauchemar” et de l’étrangeté des apparences à un immense éclat de rire, libérateur des angoisses d’une époque mouvementée ou de drames plus personnels ? En marge des mouvements qui semblent avoir scellé le destin de l’histoire de l’art français des quarante dernières années du XXe siècle, comme la figuration narrative pour la peinture et le Body Art qui consacre définitivement les nouveaux supports (performances, installations, vidéos, photographies) dans les années 1960, l’œuvre de Dado, par la mise en place d’un “système” pictural, réemployant les classiques, assimilant les antécédents baroques, la surcharge et le caractère fantastique d’un Bosch, de l’art brut et populaire, affirme la permanence de la peinture et le triomphe de son renouvellement. L’artiste avait parlé de “Syndrome Dado médical”, pour affirmer sa passion, visible dans l’œuvre, de l’anatomie et de la dermatologie. Le corps humain se fait ici l’écho de l’univers, ayant sans doute été – aussi – pour l’artiste, ce que la pomme ou la Sainte-Victoire fut, en son temps, à Cézanne. » (Charlotte Waligora)
Charlotte Waligora a par ailleurs réalisé le dernier entretien avec Dado en français, dont on peut lire un extrait sur le site ArtsHebdo | Medias et que l’on peut lire dans son intégralité, éclairé par un large appareil critique et de nombreuses notes contextuelles, dans le livre Peindre debout, publié en 2016 aux éditions L’Atelier contemporain – François-Marie Deyrolle éditeur avec le soutien à l’édition du Cnap.