gravure de Dado

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Dado – Pour Henri Michaux
ou Les Scribes du Blockhaus

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Scribes du Blockhaus
Aleksandar Leso Ivanović, 2008, fer et bronze peint, 90 × 70 × 65 cm.
Photo : Domingo Djuric.
Scribes du Blockhaus
Pour Henri Michaux ou Les Scribes du Blockhaus, 2008, fer et bronze peint, 70 × 150 × 90 cm (détail). Photo : Domingo Djuric.
Scribes du Blockhaus
Aleksandar Leso Ivanović, 2008, fer et bronze peint, 90 × 70 × 65 cm.
Photo : Domingo Djuric.
Scribes du Blockhaus
Pour Henri Michaux ou Les Scribes du Blockhaus, 2008, fer et bronze peint, 70 × 150 × 90 cm. Photo : Régis Bocquel.
Scribes du Blockhaus
Pour Henri Michaux ou Les Scribes du Blockhaus, 2008, fer et bronze peint, 70 × 150 × 90 cm (détail). Photo : Domingo Djuric.
Scribes du Blockhaus
Aleksandar Leso Ivanović, 2008, fer et bronze peint, 90 × 70 × 65 cm.
Photo : Domingo Djuric.
Scribes du Blockhaus
Pour Henri Michaux ou Les Scribes du Blockhaus, 2008, fer et bronze peint, 70 × 150 × 90 cm (détail). Photo : Domingo Djuric.
Scribes du Blockhaus
Aleksandar Leso Ivanović, 2008, fer et bronze peint, 90 × 70 × 65 cm.
Photo : Domingo Djuric.
Scribes du Blockhaus
Pour Henri Michaux ou Les Scribes du Blockhaus, 2008, fer et bronze peint, 70 × 150 × 90 cm (détail). Photo : Domingo Djuric.

Le texte ci-dessous, Tableaux, I, est un texte inédit d’Henri Michaux. Il fut offert à Dado après la mort de son auteur par sa compagne Micheline Phankim.

Debout, dépouillé totalement de sa peau, de la tête aux genoux, arrachée, soulevée, l’écorché nu, ouvert, en sang, apparemment pas abattu, pas vraiment inquiet, garde encore un air de sérénité.

Atroces à voir, et que le toucher d’un simple duvet d’oiseau affolerait, ses écarlates lèvres à vif, maintenant sans protection, strictement égales et orbiculaires comme les lèvres grenues d’un vase de grès, font une bouche sage et ferme, qui n’esquisse pas une plainte.

L’horrible misère de ses tissus martyrisés, retournés, aux sanguinolentes brides rouges, et sa glotte traversée, percée, et les muscles releveurs des paupières sauvagement écartés, tirés au dehors, n’ont pas changé le regard calme, mesuré, de bonne compagnie, de celui qui garde sa foi dans l’humanité, dans la justice, dans l’équité.

Le désespoir après le passage du savant tortionnaire n’est pas venu, ni la colère, ni le ressentiment.

Derrière le crâne dénudé, rasé, ouvert, que rien ne défend plus, à la merci d’un caillou, d’une feuille, d’un mégot, d’un morceau de plâtre qui y tomberait, l’homme tranquille, sans appréhension, réfléchit, faisant confiance malgré tout à la Société, pas plus maltraité qu’un autre, en somme, et toujours « serviteur » !

Henri Michaux, Tableaux, I

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